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L'humour noir du cancer

18 août 2013

Preambule

Salut improbables lecteurs et lectrices ! Sans rentrer dans les détails pour ne pas vous assommer de la très longue histoire de ma maladie, voici comment tout ça a commencé : Fin 2009 j'étais en Espagne et j'ai décidé de consulter les médecins pour des...
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18 août 2013

Premier jet

 

- Une tante: "Tu dois vraiment guérir ! Qui aura besoin de tes rejetons demi-sang ? " (avec beaucoup d'inquiétude dans la voix).

(Les rejetons demi-sang, ce sont mes magnifiques petites filles Eurasiennes :-)

 

- Une autre tante, avant que je fasse la chimio: "Je connais quelqu'un, elle avait des super cheveux, mais une chevelure maaagnifique ... Bien sûr, quand ils sont tombés et ont repoussés, ce n'était plus la même chose !"


M'inquiétant de ma ligne de vie courte et hachée, sa réponse : "Oui, bien sùr, ta vie va être difficile, même très difficile, mais ... tu l'auras quand même"

(Merci ma chère tante, ça motive ...)

 

- la femme de ménage qui connait une voyante et qui me parle d'elle pendant des heures à tout bout de champs. Je l'interromps pour qu'elle me donne ses coordonnées. Elle me regarde l'air perplexe et un peu mécontente: "Ecoute je ne te donnerai pas son téléphone ... je crois qu'elle est partie ... de toutes manières, qu'est-ce que tu veux qu'elle te dise de bien ? - Pourquoi vous dites ça ? - Ben vous allez ..." (elle s'interromps au milieu de la phrase)

Cette même dame m'a fait cadeau d'une chaîne avec une vierge qui doit me protéger, même si elle pense que je vais ... Comme quoi les maladresses ...

 

Je supporte très bien la première chimio, je ne perds pas mes cheveux et je n'ai pas changé physiquement et je m'habille joliment pour une occasion. Réaction de mon amie quand elle me voit: "Ah ben dis donc, toute belle, hein. T'as peur que ton mari s'enfuie ? Tu t'habilles pour le retenir ?"

(Cette même amie est extra, elle est toujours là quand on a besoin d'elle)

 

- Ma meilleure amie de 20 ans, en m'appelant, systématiquement disait cette phrase dans la conversation : "si tu t'en sors ... tu dois vraiment changer ta vie"

(Elle ne dit plus ça depuis que je lui ai fait gentiment remarquer que le "si" serait avantageusement remplaçé par un "quand" :-)

 

- Mon mari: "quand on te voit dans cet état, on se rend compte de la chance qu'on a de ne pas avoir de douleurs ..." (il faut souligner que c'est la seule maladresse qu'il a faite en deux ans, et qu'il me porte par son incorrigible optimisme dont j'ai tant besoin).

Je ne sais pas si vous comprenez l'humour de cette remarque mais en y reflechissant, il y a du drole à se retrouver du jour au lendemain être l'étalon du malheur humain.

Dans la même série, plusieurs de mes amis repondaient à ma question "comment ça va ?" par "tu sais, on n'ose même pas parler de nous parce que par rapport à toi ... (avec de horreur dans la voix), tout est relatif !"

Pour info, l'un vient de vivre une sorte d'infarctus, cloué au lit pendant des mois, assorti d'une séparation difficilie, l'autre est au sommet d'une depression et un troisième a appris un secret familial extremement lourd. Donc, vous imaginez, en raccrochant après ce commentaire, je comprends que ce que j'ai est donc incomparablement plus grave que tout ça ... je sens comme une lourdeur sur mes épaules d'un coup

Mais le mieux c'est mon meilleur ami qui est toujours là pour me supporter, mais même lui a réussi à faire une gaffe. Il est lui-même atteint d'une maladie potentiellement mortelle (d'ailleurs mon mari a explosé de rire quand j'ai d'abord écrit "plus mortelle que la mienne", moi aussi j'en fais de belles :-). Il m'a raconté qu'à un moment il etait extremement maigre, faible et attaché à son lit d'hopital pour ne pas tomber ... et précisemment à ce point de son récit, il a ajouté: "Mais bien sûr, ce n'était pas comme chez toi (comprendre pas aussi grave)" en me laissant pantoise. Par rapport à cet ami, j'en profite pour partager la plus jolie phrase qu'on m'a dite depuis le début de la maladie, qui est de lui: "tu sais, on vient quand tu veux, quand c'est le plus facile pour toi, je ne suis pas du tout pressé, je sais exactement qu'on a toute une vie pour se voir car je sais que tu vas guérir"

Voilà un premier florilège de petites phrases et maladresses, surtout des gens qui m'aiment et me supportent contre vents et marées dans cette épreuve ! Je vous aime !

Suite au prochain épisode (édition spéciale "les médecins" ...)

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